Le perfectionnisme... cette caractéristique parfois citée comme qualité, d'autres fois comme "meilleur défaut" en entretien d'embauche.
Mais est-ce un finalement plutôt un atout ou un fardeau ?
" Le perfectionnisme, c'est vouloir mettre 150% de son énergie à obtenir 100% du résultat "
- Laurence Roux-Fouillet
S'il est raisonnable et n'envahit pas tous les domaines de notre vie, il peut être vu comme un atout; cependant, s'il est omniprésent dans notre façon de fonctionner, il peut commencer à devenir problématique et nous freiner dans nos projets.
D’où l’intérêt de savoir apprendre à gérer son perfectionnisme pour n’en garder que les bons aspects et en faire le meilleur usage possible.
Or, pour apprendre à gérer, il faut comprendre les causes et ce que nous recherchons en nous comportant de la sorte. 🤗👇
Pourquoi est-on perfectionniste ?
Pour soi : se sentir valable personnellement et professionnellement.
Pour les autres : pour être accepté socialement.
Le problématique de perfection rejoint aussi celle de la peur du regard des autres : si je suis parfait(e), les autres m'admireront et m'aimeront.
Pour contrer l'anxiété : tout contrôler afin ne pas subir d'imprévu et se sentir en sécurité.
Les causes du perfectionnisme
Plusieurs causes peuvent expliquer que nous développions un perfectionnisme, souvent depuis très jeune :
Les parents voulaient un enfant parfait, qui réussisse et exerçaient une pression sur lui. L'enfant devient donc perfectionniste pour essayer de satisfaire les attentes élevées des parents.
Une éducation parentale prônant un contrôle extrême afin de réussir au mieux.
Imitation d'un parent perfectionniste (souvent celui du même sexe) (l'apprentissage d'un enfant passe souvent par l'imitation comportementale de ses parents).
L'enfant souhaitant protéger ses parents en adaptant une conduite irréprochable (pour ne pas créer davantage de problèmes pour sa famille) par réaction à un milieu de vie difficile (violence, dépression d'un parent, autre frère ou soeur en difficulté,...).
→ Ces 4 causes ne provoquent un perfectionnisme excessif que si elles sont couplées à un manque de chaleur affective de la part des parents.
→ À côté et après l'éducation, le perfectionnisme est également renforcé par les normes scolaires, sociétales, la publicité,... qui prônent certains codes et la performance comme critères d'excellence.
Quels sont les impacts d'un perfectionnisme qui devient nocif ?
Anxiété, contrôle extrême - pouvant conduire à la dégradation des relations privées et professionnelles avec les conséquences qui en résultent : burn out, épuisement, rupture, dépression.
Dès les premiers signes, veuillez consulter votre médecin traitant ou un psychologue qui saura vous accompagner au mieux.
L'idéal inatteignable...
Perfectionniste moi-même, lorsque je travaillais en entreprise, j'étais toujours mécontente de moi-même et trainais des semaines sur les finitions des projets.
Même quand je recevais des félicitations, je ne retenais que les points que je n'avais pas aussi bien fait que souhaité.
Quand nous sommes à la recherche de perfection, nous sommes à la recherche de ce qui n'existe pas.
Comme je l'ai déjà développé dans mon article précédent "6 clés pour se libérer du regard des autres", la perfection n'est pas un standard universel : c'est un standard personnel subjectif.
Cela signifie que personne n'a la même définition de la perfection que nous et donc que même si nous l'atteignions hypothétiquement, ce ne serait vrai que pour vous.
Du coup, nous allons dépenser énormément d'énergie pour quelque chose qui aurait pu être créé en 5x moins de temps et qui ne sera quand même jamais parfait pour l'autre.
Alors, comment vivre son perfectionnisme plus modérément ?
La règle du 80% : un jour ma chef m'a dit "je préfère que tu réussisses les choses à 80% plutôt qu'à 100% et que tu avances" - ça a été un choc pour moi. J'ai alors compris que le principal, c'est d'avancer, quitte à sortir un travail bon mais imparfait et quitte à faire des "erreurs". Que j'avais le droit à l'erreur et qu'on ne m'en tiendrait pas rigueur pour autant.
Privilégier le progrès, non la perfection
Un autre exercice essentiel qui peut vous aider : visualiser le gain de temps et l'avancement que vous allez créer avec cette technique du 80%. Que ressentez-vous ?
Faire le bilan des points positifs et négatifs que cela vous apporte (sur votre qualité de vie, vos relations aux autres,...). Est-ce que le coût de ce comportement n'est pas trop élevé ?
Comprendre que l'authenticité est la clé pour créer des relations durables et épanouies; et que cela nécessite obligatoirement d'être imparfait (comme tout le monde) et d'accepter nos erreurs.
Se récompenser pour tout le temps que nous gagnons par des activités qui nous font plaisir !
Surtout, soyez bienveillant envers vous-même, vous êtes la personne la plus importante de votre vie ! 🌟
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